Expressions-expressions

Envie de partager quelques termes qui ont fait mon année 2019.
Pour tendre vers quelque chose d’objectif et exhaustif sur le sujet, je vous invite à lire les articles dans le journal Le Monde, L’Actualité du mois de mai. Tous deux commentent les quelques 150 mots qui entreront dans l’édition 2020 du Petit Larousse Illustré.

Entre le « bore-out », la « fachosphère », « l’adulescence », « divulgâcher » et « klouker », on n’est pas bien les amis!

Cela sonne tellement de notre époque tout ça : entre les postes qui n’ont ni queue, ni tête. L’effet de plus en plus silo du web, l’éternel ado qui sommeille chez les trenta, quadra, quinqua, sexa. Effets d’une société de jeunisme, où l’on n’aurait aucune emprise sur nos vies. Inventer des mots-valises qui n’ajoutent aucune expérience améliorée à l’échange d’informations.

« Bitcher sur une terrasse »

Lu sur certains profils du site de rencontre Adopte, apparemment suggéré comme mot clé dans la base. No comment. Se suffit à lui-même.

« Daronne »

Pourtant un terme vieux comme le monde, lorsqu’il est employé par un ou une ado pour qualifier sa mère, y’a pas à dire mais ça détonne! Surtout lorsque l’on se penche sur le sens du mot qui n’a cessé d’évoluer en 10 siècles pour passer de petite forteresse, à patronne, maîtresse de maison, puis tenancière de cabaret, ou encore préfet de police… Ah l’idée que l’on se fait du pouvoir évolue comme les mots d’ailleurs!

« Mème »

Mémé toi-même!! Terme tout droit sorti de nos néologismes et de nos pratiques informationnelles ambiantes, issu de domaines tels que la linguistique, la sémiotique, la génétique. Wikipédia nous en dit tant : « un mème est un élément culturel reconnaissable, reproduit et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus« .

L’article “Mêmes pas simples : sur la complexité des mèmes” de François Jost en décrit les contours. Un numéro thématique est sorti plus récemment, dont un article “Mémoire de mèmes”

« Escape game et autre gamification appliquée au monde du travail »

Terme relativement tordu qui induit un effet fun-cool-haribo au monde de l’entreprise. Consiste à inviter-impliquer les collaborateurs, par le jeu, à passer leur vie au travail ou à y consacrer leurs week-ends et jours fériés au moyen d’événements de type « hackathon » (et surtout thon) où des PC, du réseau est généreusement mis à disposition durant 48h afin de travailler en mode jeu, à améliorer l’innovation et la mise en place de projets en mode Agile çàd sans trop de moyens, sans instances, ni ressources, directement en mode production et hors cahier des charges du collaborateur, cherchez l’erreur !! Je suis ingrate et mauvaise langue, d’autant que la gamification a ouvert de nouvelles opportunités de pratiques didactiques.

« Marche des fiertés »

Ce qui m’interpelle ici, c’est la soudaine francisation du terme cette année à Genève, l’événement ayant toujours existé sous l’appellation Gay pride.

« Paye ta schneck »

L’espace d’expression des agressions sexistes envers les femmes via Tumblr va se fermer. Mais cette expression est rentrée communément dans le jargon militant 2018 au même titre que le hashtag « #metoo » (#moiaussi #balancetonporc).

« POC »

On se fait un POC? C’est quoi ce bazar? Un ancêtre du « hug » (câlin) qui est apparu au début de facedebouc. Et qui me valut un message d’une amie, n’étant pas usurière du site, je n’avais pas répondu à son poke* et m’étais fait remonter les bretelles… Non non, un peu d’sérieux! un POC c’est un prof of concept. Terme très tendance dans le jargon du gestionnaire de projet en mode Agile… Rien à voir avec le Poke bowl, pourtant plat de prédilection des plus grands utilisateurs du terme en entreprise.

*septembre 2025, Meta relance les poke pour aider la gen-Z à créer des liens numériques

« Tròòòòòòp, gròòòòòs »

Entendu tout droit sorti de la bouche d’un fribourgeois, valaisannisé.
Cet accent, cette façon de prononcer le « O » a toujours sonné assez grotesque et accoustiquement laide. Pardonnez-moi les valaisans j’vous aime beeaauucoup, la tonalité sur les « eu » ça passe mais ce « o » me rebute tout particulièrement. Cette sorte de son caverneux a une musicalité pas des plus harmonieuse et rappelle les accents gutturaux suisse-allemands. Remède anti-sexy par excellence, il devance même l’accent du Québec, et a le mérite de fragiliser le sex-appeal de n’importe quel homme charmant selon moi. On est tous le con de quelqu’un, pas vrai?!
Démonstration via cette vidéo qui fait partie d’une série produite par Le Nouvelliste  » T’as d’où l’accent?  » et qui visite les habitants de Fully (VS).


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