Langue souisse

J’aime beaucoup mon pays, sa richesse linguistique : on y parle le français romand, le suisse allemand, le suisse italien et le romanche.
Nous avons nos expressions toutes faites (fœhn, papier ménage, pour ne citer qu’elles), nos accents gutturaux (Fritz fischt frrische Fishe, Lützölfllllühe) et sommes habitués à nous exprimer avec nos institutions fédérales (nationales), à suivre des études et à communiquer avec des fournisseurs dans une langue autre (elle n’est pas étrangère).

Notre cerveau est habitué à cette continuelle gymnastique adaptative, les produits de consommation sont en grande majorité étiquetés en allemand français italien et l’incontournable langue anglaise.
Certains diront de nous que nous ne parlons pas le bon « français », d’autres le trouveront « limité », « estropié », pourtant ce patois romand il nous correspond.

Ayant quelques points de comparaison en termes d’études secondaires, si je compare les cours de français au collège en Suisse (équivalent du lycée en France) avec les cours de première année SES, année du bac de français, j’ai trouvé les cours d’expression et d’écriture de texte dispensés en France trop contraignants sur la forme, qu’ils en limitaient l’imagination et la capacité à faire abstraction, l’esprit n’est pas libre et invité à être imaginatif le texte doit répondre aux exigences de forme du commentaire composé, dissertation ou autre texte argumentatif.
Que de limitations, l’esprit est de base tant conditionné, que le choix du sujet et son traitement en devient presque secondaire. Mais ceci est tout à fait subjectif.

Les romands de ma génération (années 80-90), nous sommes la  » génération Vorwärts « , nous avons tous été nourris à la même soupe de nos 8 à 12 ans : cette méthode de langue allemande qui sévissait dans les années 60 à 90 est emblématique.
Des phrases mythiques! Je vous invite à visiter la page « Schaudi.com » (malheureusement indisponible) qui relate cette belle aventure! Vous vibrerez et revivrez les plus beaux moments au sein de la famille Schaudi, vous suivrez la vie trépidante de Liselotte…
Et apprendrez à sortir quelques accents bien gutturaux en schwitzeurrrdütschh, waouh!!!!

Ce site web et les 3-4 films d’animation qui le constituaient était issu d’un travail de diplôme d’une école d’art (ECAL?) mis en ligne autour de 2014, 2015 dont la réalisation revient à Jean-Daniel Kneubuhler, Alain Schraner, Simon Moser. Tordant.

Cette illustration est une pièce de théâtre jouée par la compagnie jurassienne Extrapol au théâtre de l’Arsenic à Lausanne en 2006. « Guten Tag, ich heisse Hans » et dont le pitch est le suivant :

« Guten Tag, ich heisse Hans retrace les péripéties d’une famille proprette, les Schaudi, sélectionnée par on ne sait qui pour donner de l’espoir au peuple désabusé. Pour accomplir sa mission, la famille crée des Vorstellungen – présentations – qui témoignent d’un bonheur construit à force de Schnitzel et de gentilles promenades en forêt. Mais le fils Hans ne tolère pas que son père Heinrich lui impose pour seul ami le fils du droguiste de Cadolzburg. Hans a treize ans, l’âge des bagarres dans la cour de récréation, pas celui d’écouter les statistiques sur la bourse de Francfort énumérées par un gamin fluet et boutonneux. Il tente alors, avec Lieselotte, de fomenter une rébellion contre le style de vie prescrit par son père et relayé au moyen de chiffons et de détergents par sa mère Liesl. Hans parviendra-t-il, sans trop se mouiller quand même, à retoucher l’image d’une famille parfaite et à transmettre des valeurs qu’il juge révolutionnaires, où l’inspecteur Derrick arrêterait tous les méchants et où chacun sur la terre aurait droit à une part égale de choucroute ?« 

Un documentaire du collectif Zooscope composé d’Aurelien Patouillard, Florence Robins, Lionel Rupp, Adrien Rupp, Alexandre Montin, Lucas Grandjean) sort en 2006, « Cadolzburg » :
« Deux frères partent en Allemagne à la recherche de la famille Schaudi. A Cadolzburg, village natal de la famille, les deux étrangers sont accueillis à bras ouverts. Mais alors qu’ils touchent au but, ils apprennent la terrible nouvelle« .

Le Vorwärts et la famille Schaudi en auront inspiré plus d’un!


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